L'évolution de l'industrie musicale a entraîné l'apparition d'une nouvelle dimension marchande.
Les artistes musicaux ont, au cours des ces 20 dernières années, et à l'échelle internationale, dû diversifier leurs activités productives : pourquoi, et comment? C'est ce que nous expliquerons dans cet article.
Tout d'abord, la "crise du disque" des années 2000 a fortement atteint le marché international de l'édition musicale. Cette crise se définit d'abord par une importante baisse des ventes de CD, notamment aux Etats-Unis, où les ventes de disques ont chuté de 26% entre 1999 et 2003 (selon le RIAA Recording Industry Association America), contre 3% en France : en effet, la crise n'y arrivera que plus tard. Au premier semestre 2008, l'impact de cette crise se fait ressentir par une baisse de 13,6% en un an des ventes de CD et DVD audio vendus sur le marché français (selon l'Observatoire de la musique).
Plus globalement, selon l'lFPI (Fédération Internationale de l'Industrie Phonographique), et sur la période 1999-2003 toujours, les ventes de singles et albums, tous supports physiques confondus, ont baissé de 23% en volume et de 16% en valeur sur le marché mondial.
Cette crise montre un vrai recul de la popularité du support physique auprès des consommateurs musicaux. Une des causes possibles à ce recul est le développement pendant les mêmes années de nouvelles technologies numériques apportant un nouvel accès à la musique.
En un an en France, au premier semestre 2008, tandis que les ventes physiques de CD et DVD audio baissaient (voir ci-dessus), les ventes par Internet augmentaient : de 11,1% en volume, et de 6,9% en valeur. On peut en déduire qu'une partie des consommateurs de musique ayant arrêté d'acheter des albums physiques se sont tourné vers l'achat sur Internet. L'apparition de sites de téléchargement musical a été rapide, et les titres disponibles se sont multipliés : en 2004 selon l'IFPI, plus de 800 millions de fichiers musicaux étaient disponible grâce à Internet. C'est la fin de l'ère du CD, et le début du peer-to-peer* et du MP3.
Les maisons de disques n'ont pas réussi à contrer ce tournant vers le numérique. Les plateformes de streaming légal et illégal sont désormais très nombreuses et peu chères comparées à l'achat physique d'albums. En 2017 dans le monde, 45% des internautes pratiquaient le streaming audio légal (IFPI).
Pourtant, des solutions pour pallier à cette crise ont été cherchées par ces maisons de disque : une d'entre elles est appelée "stratégie 360°". Cette stratégie consiste à faire du producteur de musique un personnage multi-tâches : il devient éditeur, manager, organisateur de concerts, superviseur de création... en plus de son activité de producteur. Toutes ces tâches, car les activités productives des artistes se sont modifiées et développées avec le temps et les évolutions abordées précédemment. Aujourd'hui, les shows à gros budget, le merchandising, et les collaborations rémunérées de partenariat marques-artistes sont devenues monnaie courante.
Ainsi, par différentes évolutions, les carrières musicales et la consommation des fans ont évolué, pour se diversifier par leurs formes.